La Pologne modifie les règles de délivrance des visas pour défendre les Bélarussiens persécutés

Les règles de délivrance de la carte d’identité en Pologne pourraient être modifiées, de sorte qu’il ne sera plus possible de savoir, à partir de la mention sur le visa, si une personne qui traverse la frontière possède cette carte ou non. « Les modifications dans la procédure de délivrance des visas sont l’une des étapes visant à réduire la persécution de la minorité polonaise au Bélarus », a commenté Krystsina Rychter, conseillère juridique de Sviatlana Tikhanovskaya, au sujet de la décision du ministère de l’Intérieur polonais.

« Aujourd’hui, le projet de résolution du ministère est au stade des consultations publiques, et il doit être adopté lors de commissions compétentes. Pour le moment, il n’est ni signé ni accepté », explique Krystsina. Mais il est important de noter que cette étape est déjà significative pour les Bélarussiens d’origine polonaise. Jusqu’alors, les Bélarussiens en possession d’une carte d’identité polonaise recevaient un visa avec la mention D18 sur l’autocollant du visa. Cela informait les représentants du régime de l’existence d’une origine polonaise et de cette carte elle-même, ce qui suscitait beaucoup de questions et attirait l’attention. Certains Bélarussiens se voyaient même proposer l’abandon « volontaire » de leur carte d’identité polonaise à la frontière.

Avec les nouvelles modifications, les visas se verront attribuer le numéro D23. Dans les faits, il sera donc plus difficile de les distinguer des autres catégories de bénéficiaires de visas, comme les participants au programme « Poland Business Harbor » et les membres de leur famille, ou les touristes. Pour les Bélarussiens, il s’agit vraiment d’un changement important, car un simple passage de la frontière avec ce type de visa pouvait conduire à un examen inquisiteur des représentants du régime. « Nous avons soulevé cette question lors des réunions d’un groupe de travail sous l’égide du ministère de l’Intérieur polonais, et nous sommes heureux que notre proposition soit mise en œuvre », explique Krystsina Rychter.

Le régime de Loukachenko s’est montré, pratiquement depuis qu’il existe, hostile envers les personnes d’origine polonaise. Après 2020, toutes les écoles polonaises ont été fermées, et les dirigeants d’associations polonaises comme Andrzej Poczobut ont été condamnés à des peines de prison. Les modifications apportées à la procédure de délivrance des visas aux Bélarussiens d’origine polonaise sont un pas dans la bonne direction, contribuant à réduire la persécution de la minorité polonaise au Bélarus. »

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