Loukachenko se rapproche un peu plus de la Cour de La Haye. De quelles informations disposons-nous ?

Le chef adjoint du Cabinet unifié de transition Pavel Latouchka et des représentants de l’Administration nationale anti-crise (NAU) se sont rendus dans le bureau du procureur de la Cour pénale internationale à La Haye pour lui remettre la deuxième partie des documents concernant l’implication de Loukachenko et de son entourage dans un crime de guerre, à savoir celui de déplacement illicite d’enfants ukrainiens, rapporte Malanka Media.

Les documents remis font état d’une hiérarchie de liens de « patron à subordonné » entre Loukachenko et ses complices. Les nouveaux éléments incluent :

  • des preuves supplémentaires de l’implication de Loukachenko dans la déportation illégale d’enfants ukrainiens ;
  • des preuves de l’implication dans ce crime de dirigeants et de membres d’un certain nombre d’organisations russes et bélarussiennes ;
  • des détails sur le soi-disant programme de rééducation médicale, qui comportait des éléments de rééducation politique des enfants ukrainiens.

Les documents sont complétés par de nouvelles preuves que les enfants n’ont pas été amenés dans des camps pour un traitement ou une rééducation médicale, mais plutôt pour y subir un traitement de propagande.

« Au lieu d’une rééducation, les enfants ont participé à un riche programme comprenant des éléments de rééducation politique anti-ukrainienne, pro-Loukachenko et pro-Kremlin, ainsi qu’à un volet de militarisation », ajoutent des représentants de l’équipe du NAU.

Toutes les preuves sont complétées par une évaluation juridique complète de la responsabilité pénale individuelle de toutes les personnes impliquées dans ce crime, affirme le service de presse du représentant politique.

« Les documents transférés à la CPI contiennent les données personnelles de 37 enfants ukrainiens illégalement déplacés depuis le territoire ukrainien, un élément établi par l’équipe du NAU. Au total, d’après le NAU, plus de 3 000 enfants ukrainiens ont été emmenés au Bélarus depuis plus de 20 villes et localités temporairement occupées d’Ukraine, avec des violations évidentes du droit international humanitaire pour plus de 2 100 d’entre eux, y compris des orphelins », rapportent les représentants du NAU.

Poursuite de Loukachenko. Qu’est-ce qui a été fait jusqu’à présent ?

À ce jour, l’équipe du NAU a franchi trois étapes pour traduire Loukachenko et ses complices en justice.

  • Première étape. L’équipe du NAU a préparé un rapport préliminaire sur la déportation illégale d’enfants ukrainiens. Ce rapport a été présenté au Conseil de l’Europe et au Parlement européen, remis aux ministres des Affaires étrangères de l’Ukraine, des pays de l’UE, du Département d’État américain, aux députés de l’APCE (Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe) et à la Verkhovna Rada de l’Ukraine, au Procureur général de l’Ukraine et au Commissaire aux droits de l’homme de l’Ukraine. Il a été en outre largement diffusé dans les médias mondiaux.
  • Deuxième étape. En juin, l’équipe du NAU a remis les renseignements, conformément à l’article 15 du Statut de Rome, au procureur de la CPI sur la déportation et le transfert illégaux d’enfants ukrainiens des territoires occupés par la Russie vers le Bélarus.
  • Troisième étape. La deuxième partie des documents comportant des preuves supplémentaires des crimes de guerre de Loukachenko et de ses complices a été remise.

L’équipe du NAU continue de rechercher et d’identifier les victimes de ces crimes de guerre et se fixe trois objectifs clés :

  • Parvenir à faire cesser les crimes commis à l’encontre d’enfants ukrainiens ;
  • Faciliter le retour des enfants en Ukraine ;
  • Traduire en justice Loukachenko et ses complices pour les crimes de guerre commis et émettre un mandat d’arrêt à leur encontre.
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